Combien de jour depuis le largage sur un toit ? Dmitri ne se souvenait pas vraiment et cela n’avait pas d’importance alors qu’il se tenait courbé dans un grenier abandonné. Son petit nid douillet était jusque là resté invisible aux yeux de toute forme de vie hostile ou non. Depuis sa cachette, le tireur avait une vue parfaite sur toute la zone mais surtout sur l’entrée d’un bâtiment particulier. Le parking souterrain attenant à un magasin de taille moyenne était un endroit ‘’interdit au public’’ selon les directives d’Umbrella : tout ce qui entrait… Ou sortait de là devait être éliminé. Bien entendu, le jeune homme avait légèrement adapté cet ordre en ‘’tout ce qui avait autre chose qu’un poids chiche à la place du cerveau devait crever’’. Comme si parler de quelqu’un ‘’d’intelligent’’ suffisait à faire apparaître une forme de vie, un duo de survivants accompagnés d’un chien approcha depuis l’autre bout de la rue. Ils furent faciles à  repérer, signe que ce n’était pas des soldats ou encore pire des agents de la BSAA : l’un comme l’autre de ces groupes se serait servit des couvertures du terrain et n’oserait pas se balader à  découvert comme ça sans un soutient blindé ou plus d’effectifs. Epaulant son fusil à lunette, sachant bien que le ciel couvert de gros nuages noirs et chargés d’orage allait empêcher le soleil de se refléter sur sa lunette, le tireur d’élite analysa plus avant la situation.

Il y avait un homme et une fille plus jeune et un clébard : les deux étaient armés mais d’armes qu’on trouvait dans le civil : un fusil à pompe et un pistolet mitrailleur scorpion identique à celui qu’il possédait dans son dos. Cela lui amena l’ombre d’un sourire sur le visage : contrairement à d’autres agents de la compagnie qui exigeaient toujours le top du top avant de partir sur le terrain, Dmitri lui avait choisit un arsenal bien différent… Plus ‘’rustique’’. Il suffisait de voir le fusil à lunette qu’il tenait entre ses mains : un SVD, une arme on ne peut plus commune dans ces pays, facile à entretenir et avec des munitions à la pelle si on savait où chercher. Bien qu’il n’ait pas encore participé à plus d’une demi-douzaine d’opérations, le jeune homme avait toujours mit un point d’honneur à utiliser des armes communes au pays ciblé et ce pour plusieurs raisons évidentes.

Tout en alignant la poitrine de l’homme qui avançait si pas d’une démarche nonchalante, d’une démarche qui manquait cruellement de vigilance, Dmitri pensa avec ironie qu’il était le plus adapté des agents envoyés ici à Saint Petersbourg : lui pouvait bouger à tout moment, abandonner toutes ses possessions derrière lui, peu lui importait : il suffisait de trouver un cadavre de flic, de militaire ou simplement de survivant possédant la moindre pétoire et il pouvait se recharger. Les autres agents étaient bien beaux avec leurs flingues à la mode et leurs gadgets mais ils seraient les premier à crier ‘’j’ai plus de munitions’’ ou ‘’et merde mon UMBRELLAPAD ™ a plus de batteries !’’ Et alors là bonjour la débandade ! Reprenant son sérieux, Dmitri attendit : si ils faisaient ne serait-ce que lorgner sur l’entrée sombre et peu accueillante du parking… PAN.

Et malheureusement pour les deux survivants, la fille se tourna vers le parking et montra quelque chose du doigt… Ces pauvres gens venaient de signer leur arrêt de mort. Poussant un petit soupir à peine audible, le tireur d’élite caché à la vue de tous reprit sa position et aligna encore le torse de sa nouvelle cible avant d’appuyer sur la détente : si il ressentait du remord, son regard n’en laissa rien paraître. Il regarda le corps pourtant robuste de l’homme tomber à genoux en se tenant la poitrine, la fille poussant un cri : avait-elle hurlé ‘’papa ?’’ Dmitri ferma son esprit à ceci et aligna la fille qui… Le regarda droit dans les yeux. Choqué l’espace d’un instant, le tireur serra les dents et appuya sur la détente une nouvelle fois, étalant du sang et de la matière grise sur la route. La jeune fille s’effondra et Dmitri relâcha sa respiration avant qu’une idée le frappe soudain et manque de lui faire pousser un juron : et le clebs ? Il était partit où ce con ? Cherchant ‘’medor’’ des yeux, ses pupilles changeant de taille, l’agent d’élite regarda soudain l’entrée du parking… Et les restes du chien.

Faisant la grimace, le tireur d’élite remarqua l’ombre d’une des armes biologiques d’Umbrella planqué dans le parking souterrain : le temps qu’il concentre ses yeux dessus, la créature était déjà rentrée dans sa tanière… Emportant avec elle le corps de la jeune fille avec une balle entre les deux yeux. Maudissant intérieurement ses ordres, le jeune homme aux yeux d’un bleu glacial remit son sniper en bandoulière : les règles du combat voulaient qu’il bouge au moins un peu après chaque échange de tir mais il n’avait croisé personne à part ce trio depuis un moment… Cela lui insufflait un faux sentiment de sécurité.

Se secouant, Dmitri bougea et sortit de son nid douillet. Sortant dans les ruelles, l’agent de la compagnie se montra prudent jusqu’à ce qu’un ‘’flash mémoriel’’ l’aveugle soudain :

Citation :

-On ne peut pas faire ça Dmitri, on ne sait pas si il reste des civils à l’intérieur : les armes biologiques ne les ont peut-être pas tous massacrés !
-Bien… Alors j’y vais… Qui me suis ?... Merci Sandman.
-Je serais toujours avec toi, t’es un frère pour moi Dmitri…

Lorsque ses sens lui revinrent, Dmitri était à genoux dans la rue : il ne s’était pas vomit ni pissé dessus, pas comme la première fois où l’un de ces flash l’avait touché… Cependant ça lui faisait peur. Il avait peur que ce qu’il apprenne dans ces ‘’flash’’ lui montre une autre réalité et il ne savait pas comment réagir. Reprenant la route, le jeune homme essaya de trouver un autre endroit à sécuriser avant que quelqu’un ou quelque chose, attiré par les coups de feu… Rapplique et le force à  montrer les crocs.